RSE, CSR, Quèsaco ?
Un peu d’historique :
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La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), ou Corporate Social Responsibility (CSR en anglais) ne date pas d’aujourd’hui. Cette démarche, qui vise la transparence et l’engagement des entreprises vis-à-vis de la société et de l’environnement, est née durant le « New Deal ».
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Elle a commencé aux Etats Unis dans les années 1950-1960, puis s’est développée en Europe à la fin des années 1990, dans un contexte de mondialisation et de déréglementation de l’activité économique.
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Alors que moins de 50 % des compagnies du classement Fortune 500 évoquaient la RSE dans leurs rapports annuels en 1977, plus de 90 % des compagnies l’évoquaient à la fin des années 1990 (Lee, 2008).
Et la Suisse dans tout ça ?
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Depuis plus de 15 ans, la Suisse adopte une démarche volontariste. Ainsi, le Conseil fédéral a soutenu en 2014 la création de la Swiss Sustainable Finance dont l’objectif est de prendre en compte les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) dans le domaine financier.
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Avantages de la démarche RSE :
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Quels sont les avantages à mettre en place une telle initiative ? On peut citer assurément, et sans être exhaustif, les points suivants :
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1. Avantage concurrentiel
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2. Réputation
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3. Capacité à attirer et à retenir ses salariés, ses clients
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4. Maintien de la motivation et de l’engagement de ses employés, ainsi que de leur productivité
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5. Vision des investisseurs, des propriétaires, des donateurs, des sponsors et de la communauté financière (de plus en plus attentives aux critères RSE)
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6. Relations avec les pouvoirs publics, les médias, les fournisseurs et la communauté au sein de laquelle elle intervient.
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A ce titre, une récente étude de Rep Trak, spécialisée dans la mesure de la réputation des entreprises, a montré qu’un engagement RSE véritable apporte un avantage compétitif et participe à hauteur de 41% de la réputation de celles-ci, avec 3 axes majeurs que sont la gouvernance (14.8%), la citoyenneté (14.4%) et la qualité du milieu du travail (11.5%).
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A noter que la manufacture de haute horlogerie Rolex arrive en 3ème position de ce classement mondial des entreprises ayant la plus forte réputation :
source : https://www.reptrak.com/global-reptrak-100/
Quelles étapes suivre ?
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En s’appuyant sur la norme ISO 26000 (Lignes directrices à la responsabilité sociétale des entreprises), une entreprise désireuse de s’engager dans une démarche RSE peut s’appuyer sur les 6 étapes suivantes :
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1. Assoir les principes de la responsabilité sociétale dans la politique et le système de management interne de l’entreprise
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2. Réaliser un diagnostic en identifiant la responsabilité sociétale de l’entreprise en interaction avec ses parties prenantes principales
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3. Définir des objectifs et identifier les actions à court et moyen terme à mettre en place, couvrant les questions centrales (droit de l’homme, relation et condition de travail, environnement, loyauté des pratiques, questions relatives aux consommateurs, communauté et développement local)
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4. Déployer les pratiques dans l’ensemble de l’organisation et à tous les niveaux hiérarchiques
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5. Revoir et améliorer les pratiques
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6. Etablir un rapport RSE et le communiquer en interne et en externe
Un lien direct avec le Pacte mondial des Nations Unies (United Nations Global Compact – UNGC) :
Droits humains :
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1. Principe 1 : les entreprises devraient soutenir et respecter la protection des droits de l’homme proclamés au niveau international ;
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2. Principe 2 : s’assurer qu’ils ne sont pas complices de violations des droits humains
La main-d’œuvre :
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3.Principe 3 : les entreprises devraient respecter la liberté d’association et la reconnaissance effective du droit de négociation collective ;
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4. Principe 4 : l’élimination de toutes les formes de travail forcé et obligatoire ;
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5. Principe 5 : l’abolition effective du travail des enfants ;
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6. Principe 6 : l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.
Environnement
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7. Principe 7 : les entreprises devraient soutenir une approche de précaution face aux défis environnementaux ;
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8. Principe 8 : entreprendre des initiatives pour promouvoir une plus grande responsabilité environnementale ;
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9. Principe 9 : encourager le développement et la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement
Anti-corruption
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10. Principe 10 : Les entreprises doivent lutter contre la corruption sous toutes ses formes, y compris l’extorsion et les pots-de-vin.
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Ces 10 principes de l’UNGC sont aussi liés aux 17 Objectifs de Développement Durable de l’agenda 2030 des Nations Unies : pensez donc à relier vos objectifs RSE d’entreprise avec celles-ci:
source : https://www.unglobalcompact.org/sdgs/about
Les facteurs de succès :
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1. Engagement de la direction
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2. Sincérité de l’engagement (cohérence avec l’activité)
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3. Intégration dans la stratégie de l’entreprise (quotidien et long terme)
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4. Esprit « Made in Respect » (projection dans le long terme, pour mettre en place un réseau pérenne et des échanges de pratiques)
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5. Avoir une posture ouverte à l’innovation
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6. Favoriser le dialogue permanent
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7. Gagner l’adhésion des parties prenantes par une vision partagée
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8. Communiquer à l’externe sur ses actions responsables
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9. Mesurer ses retombées financières
Au-delà des contraintes légales, l’approche RSE, dans la continuité du Développement Durable, est d’abord une opportunité pour les entreprises, qui peuvent ainsi améliorer leur image, leur attractivité, leur créativité, leur mobilisation interne, leur gestion des risques et même leur finance.
Ce n’est pas non plus un modèle unique. A chaque société de trouver sa voie, en fonction de sa taille et de ses activités, en faisant preuve de bon sens…
Zouhair Aich – Directeur Adjoint ARIAQ
Diplômé d’un Master en Microélectronique, expert en Qualité, Zouhair AICH bénéficie de plus de 25 années d’expérience professionnelle en tant que Manager et Dirigeant auprès de grands groupes internationaux tels que STMicroelectronics, DELL Computers, IMI, SICPA et BOBST. M. Aich apporte son expertise dans le Management Stratégique, la Gestion des Risques, l’Assurance Qualité Fournisseur, l’Amélioration Continue et l’Excellence Opérationnelle.
Margot Medjo’o – Responsable en systèmes de management qualité
Titulaire d’un diplôme de responsable Qualité, Sécurité & Environnement (QSE) et d’un master en gestion des risques, Margot Medjo’o a débuté dans l’industrie pharmaceutique d’abord en tant qu’agent de production puis en intégrant le service santé & sécurité. Elle a ensuite rejoint l’industrie papetière comme coordinatrice QSE et responsable sécurité. Elle est spécialisée dans la mise en œuvre des systèmes de management touchant les certifications IFS HPC, OHSAS 18001, ISO 14001 et ISO 9001 v.2015.